12 siècles d’histoire
Les origines du Brie sont encore inconnues.
La croyance populaire attribuait à Io, aimée de Zeus, la maternité des vaches dont le lait était utilisé pour la fabrication du Brie. Mais c’est sous Charlemagne, qui l’appréciait fort, que l’on commence à suivre sa prestigieuse épopée. Elle est étroitement liée à notre Histoire de France. Blanche de Navarre, comtesse de Champagne, envoyait des fromages de Brie au roi Philippe Auguste.
Charles d’Orléans en faisait présent aux dames de la Cour pour leurs étrennes. Sous la plume de Rabelais, Gargantua en offrait à ses parents, » pour leur faire plaisir ».
Au banquet qui suivit la bataille de Rocroi, en 1643, Condé fit amener des fromages de Brie pour fêter sa victoire. Marie Leczinska inventa les Bouchées à la Reine farcies au Brie de Meaux.
Louis XVI, en demanda une part à l’épicier Sausse après avoir été reconnu et arrêté à Varennes. La Révolution en fit le fromage du peuple. Un révolutionnaire gastronome de l’époque proclamait: « Le fromage de Brie, aimé par le riche et le pauvre, a prêché l’égalité avant qu’on ne la soupçonne possible ». Mais c’est en 1815 que ce fromage des Rois reçut sa consécration.
C’était au congrès de Vienne où Talleyrand, Metternich et les ambassadeurs de trente nations repartageaient l’Europe après les guerres de Napoléon. Un concours fut organisé pour désigner le meilleur fromage et, à l’unanimité, le Brie fut couronné « roi des fromages ».
Le 18 août 1980, le Brie de Meaux recevait l’Appelation d’Origine Contrôlée qui , par décret, définit la zone géographique de production et les normes traditionnelles de fabrication, d’affinage et de présentation de ce fromage plus que millénaire.
Depuis cette date, l’Union Interprofessionnelle du Brie de Meaux n’a cessé de travailler au perfectionnement des conditions de savoir-faire et des normes sanitaires, en matière de production, fabrication et affinage.
Sainte Fare
Voici plus de mille ans que la petite Sainte Fare est la patronne de la Brie, et par voie de conséquence, aujourd’hui, de la Confrérie du Brie de Meaux. Elle naquit croit-on vers l’an 600 dans les environs de Meaux où son père était un riche propriétaire terrien appelé Cagnéric. Saint Colomban, se rendant au royaume de Théodeber, vint à passer par la Brie et à faire une halte chez les parents de la petite Fare qui devait être âgée de 12 à 14 ans. Il bénit la maison et spécialement la jeune fille, la vouant au service de Dieu. Le père de Fare ayant décidé de la marier contre son gré, la jeune fille tomba gravement malade et à force de pleurer devint presque aveugle. Le moine Eustaine, délégué de Saint Colomban, s’interposa entre la volonté du père et les désirs de Fare, et réussit à obtenir qu’elle soit libre de prendre le voile, ce qu’elle fera par la suite à Meaux devant l’évèque Gondoald.
Le père donna en dotation à sa fille les terres et l’argent nécessaires à l’édification d’un monastère au confluent de l’Aubetin et du Grand Morin, qui deviendra plus tard Faremoutiers. Fare devint abbesse en 620 et mourut en état de sainteté à l’âge de 55 ans environ. Les reliques de la Sainte ont été dispersées à la Révolution sauf un morceau monté en médaillon que la dernière abbesse portait autour du cou et qui figure dans le reliquaire de l’église de Faremoutiers. Dans l’ancienne liturgie la Sainte Fare était célébrée le 7 décembre.