Le département de Seine et Marne, avec une superficie proche de 6 000 km², occupe la moitié de la surface de l’Ile de France (12 000 km²) et même si la population a fortement augmenté depuis 20 ans elle ne rassemble qu’un million 400 000 habitants sur les 11,5 millions de la région, c’est ‘le grand département agricole de l’Ile de France puisqu’il concerne 60% des terres agricoles de la région avec 336 000 ha’. Ces surfaces agricoles cultivées représentent 56% de la surface du département, 24% étant en forêts et un peu moins de 20% en habitations, routes, voies ferrées, industries…
Les grandes régions agricoles sont le Gâtinais et la Bassée au sud, la Brie entre la Marne et la Seine (… ou plutôt « les Bries »), Goële et Multien au nord.
6700 personnes travaillent dans l’agriculture (en comptant toutes celles et tous ceux qui travaillent autour de l’agriculture, il faudrait multiplier ce chiffre par 2). La Seine et Marne compte 2650 fermes (3310 exploitants et co-exploitants, 5200 actifs familiaux et 1500 salariés) ; 50% des fermes sont sous forme sociétaire.
Le chiffre d’affaire de l’agriculture est proche de 560 millions d’euros, les deux tiers proviennent des grandes cultures (céréales 45%, oléo protéagineux, betteraves à sucre…) et le reste provient des cultures spécialisées (légumes, fleurs, fruits…) et de l’élevage (5%).
En effet, la Seine et Marne a été de tout temps une terre à blé nourrissant Paris et sa région (avec la Beauce, le Vexin, le Pays de France…) ; La betterave à sucre n’est apparue qu’au XIXème siècle sous le 1er Empire (1812) et s’est particulièrement développée sous Napoléon III et la IIIème République (sucreries et fermes distilleries)… Mais le Seine et Marne est aussi un grand réservoir d’eau pour la capitale avec la nappe de Champigny et l’eau source (Voulzie…) d’où les précautions qui sont prises aujourd’hui par l’agriculture pour supprimer les « fuites » d’engrais ou pesticides dans les eaux (c’est « l’agriculture raisonnée » avec tous les acteurs départementaux concernés, Chambre d’agriculture, Maison de l’élevage, Conseil Général, Agence de bassin, DDEA,…)
La seine et Marne a aussi une grande tradition fromagère qui remonte « à la nuit des temps » (fouilles gallo-romaines, Charlemagne, Robert le Pieux…) une tradition fromagère autour des fromages dits « à pâte molle et croûte fleurie » que sont nos fromages de Brie… Meaux, Melun, Coulommiers, Montereau, Nangis, Provins… Aujourd’hui le lait est produit par 4500 vaches essentiellement de race ‘pie noire Prim Holstein’ (appelée autrefois Française Frisonne Pie Noire) ; chaque vache produit en moyenne et par an 7500 litres de lait avec un bon taux protéines (32 à 33 g/litre) et un taux correct en matières grasses (38 à 40 g/litre). Ces vaches sont réparties dans 85 étables essentiellement situées en Brie laitière et dans le Montois, le pâturage est rare et c’est l’alimentation à l’auge qui domine en stabulation libre paillée.
Le lait produit (environ 32 millions de litres) est collecté par 6 entreprises dont 3 fromageries situées en Seine et Marne (St Faron, Préforet, Fromagère de la Brie) ; plusieurs fermes transforment en partie leur production laitière sur place, mais 3 seulement fabriquent des fromages de Brie dont 2 en AOP Brie de Meaux et Brie de Melun, Coulommiers et spécialités fermes des Trente arpents et de Juchy.
Les deux tiers du lait Seine et Marnais sont transformés en fromages dont la moitié en Appellation d’Origine Protégée… Les AOP Meaux et Melun.
A coté des vaches laitières il y a les « élèves » (génisses) et les bovins de race à viande (Charolais,, Limousins, Blondes d’Aquitaine, Salers…) soit au total 18500 bovins sur les 30 000 que compte l’Ile de France.
… et puis il y a les moutons (6000) avec la race Ile de France (Dishley-Mérinos), surtout dans le Gâtinais, les chèvres avec leurs fromages (« le petit chèvre d’Ile de France »), les porcs (4 000) et les chevaux dont le nombre a été important avant la mécanisation de l’agriculture (près de 40 000) et dont l’effectif atteint aujourd’hui 8 000 têtes, enfin n’oublions pas les volailles qui sont élevées dans plusieurs centaines de fermes ; la Seine et Marne dans ce domaine a une tradition de grande qualité (… le département possède une race de terroir… la Gâtinaise au plumage blanc et aux pattes roses) ; enfin les abeilles dont le miel (et tout ce que l’on fabrique avec…) est fort apprécié.
Sources : Conférence de Jean-Michel BESANCENOT Pdt de la Confrérie des Chevaliers du Brie de Melun – 21 fevr. 2012